En 2011, Anacrouse éditait « Julie et les sortilèges ».
Le titre évoquait Ravel et Colette, mais il s’agissait de Prokofiev et de la pianiste Isabelle Lecerf-Dutilloy, directrice artistique des productions Anacrouse, qui publiaient son quatrième ouvrage à destination du jeune public !
Un conte à base :
– d’ingrédients traditionnels (maison hantée, portes mystérieuses qui grincent, grand méchant loup, troll allemand qui vit dans les livres et qui cite Corneille de sa voix nasillarde)
– et d’un véritable parcourt initiatique de l’héroïne, à l’issue duquel elle finira par vaincre ses peurs.
Le traitement de ces thèmes ancestraux est à la fois moderne et original, avec des mots choisis et un langage, tout sauf académique, de l’émotion, mais aussi une certaine distance ironique, de l’humour mâtiné de sérieux, des dessins de Marion Meert (mis en couleur par Jean-Charles Debroize) qui rappellent l’animation et les jeux vidéo, avec un raffinement très évocateur. Racky Dia-Becan joue avec esprit deux des rôles principaux (narratrice et lutin), tandis que la jeune Julie Colliaux retient tout autant l’attention dans le rôle de la petite fille.
Et Prokofiev? S’il a composé pour les enfants (et pas seulement Pierre et le loup) la bonne idée, dans ce livre CD est d’utiliser quinze de ses vingt aphoristiques Visions fugitives (1917), certaines dans des versions instrumentées, le tout complété par de subtiles illustrations sonores de Gilles Roggia.